Auteure : Flavie Flament

Edition : JC Lattès

Nombre de pages : 222 pages



Résumé : C’est mon histoire, celle de Poupette, à qui il manquait un morceau d’existence aussi vital qu’un battement de cœur. J’ai assemblé, une à une, les séquences du saccage d’une innocence, comme on recompose une photo que les coupables ont un jour sciemment déchirée.
Aujourd’hui, je suis Moi, intégralement, plus forte. Consolée.

Dans ce récit sensible et délicat, Flavie Flament évoque la trahison des adultes qui lui ont ravi son corps et son innocence. C’est aussi l’histoire d’une renaissance.

Lis moi !

« Le silence a cette vertu de paraître éternel. Mais tant qu’on est vivant, on peut le briser » p.170

Le silence peut soigner comme il peut opprimer. Il est parfois inconscient, fruit de notre désir de survivre, de cohabiter avec des souvenirs trop douloureux. Le silence arrange aussi les bourreaux qui peuvent dormir tranquilles. Mais l’omerta ne peut durer indéfiniment, sous peine de vous faire exploser. C’est sur cette explosion que Flavie Flament pose des mots. Le barrage qu’elle a trop longtemps consolidé vient de s’effondrer, les souvenirs remontent, elle croit mourir.

Poupette – comme elle nomme la petite fille qu’elle était enfant – refait surface. Pour guérir, l’autrice sent qu’elle doit se confronter à celle qu’elle a abandonné il y a longtemps. Par l’écriture, elle raconte de manière pudique son histoire en parlant d’elle petite à la troisième personne.

« La consolation », c’est d’abord le récit d’une famille dysfonctionnelle et d’un quotidien continuellement mouvant. C’est l’histoire d’une mère insatisfaite, obsédée par sa vie qu’elle juge manquée mais qu’elle peut vivre à travers le corps abusé de sa fille. Poupette raconte la peur qui ne la quitte jamais, celle qui lui tord le ventre à chaque fois qu’elle comprend devoir se soumettre aux volontés perverses de sa mère. Mais c’est aussi l’histoire d’une enfant trahie par les adultes, qui doit aujourd’hui composer avec les blessures qu’ils lui ont causées.

Cette autobiographie dénonce aussi les abus sexuels dont elle a été victime plus jeune et appelle à ce que les délais de prescription pour ces crimes soient allongés afin que quiconque ayant subis la même chose, puisse engager des poursuites.

Je me suis sincèrement attachée à Poupette, et cela dès les premières pages ; j’aurais cependant apprécié découvrir ses souvenirs par le biais du « je ». J’admire aussi la démarche de revenir après tant d’années sur des souvenirs douloureux et aussi profondément enfouis. Le témoignage n’est pas le type de livre vers lequel je me tourne naturellement, mais cette expérience de lecture m’a certainement donné envie de retenter l’expérience.

Conclusion


En bref, si vous aimez les histoires poignantes et vraies de personnes ayant connu des moments sombres, mais qui s’en sont sortis, alors « La consolation » est sûrement fait pour vous ! Qui plus est, nous avons tous un enfant au fond de nous à consoler. Ce livre offre une petite idée de la manière dont démarrer ce processus et donne espoir à ceux qui n’en ont plus, de guérir un jour.