
Auteure : Mélanie Guyard
Edition : Seuil
Nombre de pages : 304 pages

Résumé :
Charente-Maritime, quelques jours avant Noël. Le cœur de Mathieu, douze ans, n’est pas à la fête. Incapable de supporter leur domicile et la présence de la famille après la mort de son mari, sa mère a décidé de se réfugier dans leur maison de vacances sur l’île d’Oléron. Tous deux s’y retrouvent pour une semaine, face à l’océan sous l’hiver, entre culpabilité et deuil. Dans l’espoir d’endormir sa peine et son incompréhension du monde des adultes, Mathieu s’échappe de la maison dès qu’il le peut et rencontre Corentin, un garçon de son âge. Jour après jour, les deux garçons explorent la plage, les blockhaus en décrépitude et les limites de leur courage. Mais bientôt Corentin pousse Mathieu à des expériences plus extrêmes et le ciel se fait de plus en plus noir. Tandis qu’une tempête sans précédent approche des côtes françaises, une autre monte en lui, bien décidée à balayer son enfance. Et comment peut-on affronter l’obscurité, quand on a douze ans ?

Pourquoi lire « L’enfant des tempêtes » ?
Hello cher lecteur ou chère lectrice ! 👋 J’ai eu la chance de découvrir ce roman par l’opération masse critique de Babelio, un site où les passionné.es de lecture se retrouve pour papoter et partager. Cette opération permet d’être tiré.e au sort pour découvrir des romans aux horizons très divers.
Un Mathieu de 23 ans, un autre de 12 ans
Mathieu, 23 ans, étudiant en psychiatrie apprend que le Krokodil vient d’être détruit. Cette information lui convoque tout un tas de souvenirs en commençant par ces longues heures passées dans cet ancien abri en béton armé lorsqu’il était enfant. Pris par un désir profond de revenir sur les traces de ses souvenirs, Mathieu revient dans cette fameuse maison, où lui et sa mère se sont exilés durant l’hiver 1999. Cette année-là, Mathieu perd son père. Hors de question de passer les fêtes en famille, nos deux personnages ne souhaitent qu’une chose : qu’on leur fiche la paix ! Mais c’est sans compter cette fameuse rencontre avec Corentin et les tempêtes qui s’annoncent.
Un récit lent mais dense
J’ai beaucoup aimé l’alternance des chapitres entre le Mathieu enfant et celui adulte. Ce procédé donne toujours beaucoup de dynamisme au récit et m’a permis de ne pas me lasser. Il faut le dire, le rythme de l’histoire est vraiment lent, l’action y est peu présente, j’ai pourtant trouvé cette histoire vraiment dense. J’ai d’ailleurs lu « l’enfant des tempêtes » par petites portions pour cette raison ; le dévorer m’aurait fait passer à côté. Cette lenteur sert, à mon sens, à mettre en valeur ce que ressent Mathieu face à la perte de son papa. Au delà de cette lenteur qui ne m’a pas dérangé, j’ai noté quelques longueurs qui m’ont parfois ennuyé.
Le processus de deuil mis à nu
J’ai sans doute le plus apprécié le fait que le processus du deuil y soit complètement mis à nu. La violence des sentiments qui s’y rapportent, le silence assourdissant qui nous entoure lorsque nous perdons un être cher, la culpabilité, l’impression d’inutilité, de perte de sens… Tous ces thèmes sont explorés avec violence, poésie et talent !
Une rencontre à la hauteur des mes attentes
Je ne souhaite pas en dire trop sur la rencontre avec Corentin, parce qu’elle est au cœur de l’intrigue et mon but n’est pas de te spoiler. Mais elle aura été à la hauteur de mes attentes. Corentin est un personnage attachant, libre et sombre qui donne un vrai plus à l’histoire.
Conclusion
En bref, je suis heureuse d’avoir découvert cette autrice avec ce livre qui m’a beaucoup touché. J’ai lu peu de récits qui décrivent avec autant de justesse la violence d’un deuil. Si par contre tu es adeptes des histoires pleines d’action, alors je te conseille de tenter un autre livre. Si par contre tu aimes les écritures poétiques, des personnages développés et un rythme lent, alors « l’enfant des tempêtes » est fait pour toi !

