
Auteure : Nadia Murad
Edition : Fayard
Nombre de pages : 392 pages

Résumé :
La vie de Nadia Murad a basculé le 15 octobre 2014, lorsque les djihadistes de Daech sont entrés dans le petit village de Kocho, en Irak. Ce jour-là, après avoir rassemblé tous les habitants de cette communauté yézidie dans l’école, les terroristes les ont méthodiquement tués ou kidnappés. L’horreur avait été programmée : les hommes qui refusaient de se convertir à l’islam devaient rejoindre dans les fosses les femmes jugées trop vieilles pour servir. Et parmi elles, la mère de Nadia Murad.
La jeune Yézidie est emmenée à Mossoul avec des milliers d’autres jeunes fi lles pour y être vendue. Servante, esclave sexuelle, elle devient la prisonnière de combattants de l’État islamique, jusqu’à sa fuite miraculeuse, grâce à l’aide d’une famille irakienne sunnite.
Nadia Murad, meurtrie par la disparition de tant des siens et par ce qu’elle a subi, vit aujourd’hui en Allemagne. Malgré les humiliations, elle a décidé de prendre la plume pour tout raconter. Pas pour elle, puisqu’il est déjà trop tard, mais pour tous les Yézidis et pour toutes les autres femmes victimes de violences.
Aujourd’hui, Nadia Murad n’a qu’un seul souhait : « Être la dernière fille au monde à avoir à raconter une histoire pareille. »
Ce livre est son histoire.

Pourquoi lire « Pour que je sois la dernière » ?
Ce livre ne fait clairement pas partie de ceux que j’aime habituellement acheter. Pas parce que les biographies m’ennuient, mais parce qu’elles me crèvent souvent le cœur lorsqu’elles racontent l’horreur. Celui-ci est passé entre les mailles du filet, parce qu’une fois commencé, je n’ai pu fermer mon cœur à ce témoignage. Comment critiquer ce livre à la manière des romans que je lis généralement ? Je n’ai pas à juger son histoire puisque l’intrigue n’est pas imaginée et calculée. Je n’ai plus qu’à te dire, à toi cher lecteur ou chère lectrice, ce qui m’a bouleversé et tenu en haleine jusqu’à la dernière page.
Un franc cri du coeur
Nadia et moi, on a seulement deux ans d’écart. Je me sens donc incroyablement proche d’elle par la génération, mais aussi par certains traits de caractère. Nous sommes toutes les deux têtues et pleines de rage de vivre. C’est tout au long de ce témoignage qui est, je dois le dire, vraiment bien écrit ; que retentit le cri d’injustice de l’autrice. Elle dénonce au monde sa douleur d’avoir perdu, en plus d’une grande partie de sa famille, une part d’elle-même, qu’elle sait ne jamais retrouver un jour. Le but de ce livre n’est pas simplement de décrire les sévices et le désespoir auxquels la jeune Nadia a goûtés. Ce livre, c’est d’abord un cri d’amour pour ses proches, son enfance, ses souvenirs et la culture minoritaire dont elle est issue.
Une résilience incroyable
Ce qui m’a sans doute le plus marqué, c’est cette résilience et cet histoire qui ont habité la jeune femme et qui l’ont fait tenir. Bien des fois, je me suis dis qu’elle allait se briser pour de bon et que personne ne lui viendrait en aide. Dans les histoires, les héros obtiennent souvent de l’aide en dernière minute. Dans la vie, c’est souvent tout autre chose. On se retrouve parfois à mourir seul.e.s avec la peur au ventre.
Conclusion
En conclusion, si tu cherches un témoignage percutant, touchant et encourageant, c’est celui-ci que je te conseille ! Nadia a ce petit quelque chose pour raconter ses souvenirs de manière réaliste et pour te parler de ceux et celles qu’elle a aimé.e.s et perdu.e.s. Lire ce livre, c’est redonner couleur à son histoire, pour que personne n’oublie que les Yézidies ont payé cher l’arrivée au pouvoir de Daesh en Irak.

