
Auteur : Adrien Gygax
Edition : Grasset
Nombre de pages : 112 pages

Résumé :
On sait peu de choses de l’homme qui écrit ces lignes, qui évoque son histoire, ses rencontres, ses joies et la satisfaction qu’il ressent à voir sa vie se terminer. Ou plutôt, on sait ceci, annoncé d’emblée : « Ce texte a été découvert dans les affaires personnelles d’un résident de la maison de retraite. Il l’aurait rédigé entre son entrée et le 22 janvier 2019, date de son décès ».
Depuis le lieu qu’il habite désormais, il voue ses heures à une puissante contemplation des beautés et des douceurs qui l’entourent. Il débusque les instants de bonheur dans les détails le plus futiles, se réjouit de dessiner comme un enfant, de ne plus avoir à changer d’avis, de recevoir du courrier, de faire le sourd, d’être au bout de ses peines ou de garder des secrets… Chaque court chapitre est l’occasion d’un effarement, d’une allégresse ou d’une douce mélancolie.
Un roman délicat et tendre, qui est aussi une méditation sur la vie, le temps, la nature.

J’ai lu dernièrement « Se réjouir de la fin », un livre dont le résumé m’a bien intrigué. Un homme qui laisse à titre posthume quelques réflexions sous forme d’un journal intime, alors qu’il savait la mort proche, me paraissait prometteur. Et bien sachez que je me suis faite un peu avoir puisque je n’ai pas compris que c’était de la fiction et que le véritable auteur était Adrien Gygax (et non simplement le compilateur et relecteur de cet ouvrage), un jeune auteur d’une trentaine d’années. Bref, j’ai cru le résumé sans trop me poser de questions.
Quelques petites choses m’avaient pourtant mis la puce à l’oreille. En effet, j’ai trouvé que tout glissait trop bien. Un homme se voit dépossédé de tout, et arrive à ne voir que le bon, à envisager sa mort sans aucune peur. J’imagine bien que certaines personnes envisagent la mort avec sérénité. Mais ayant été bénévole deux ans dans un EHPAD (justement dans le même type d’établissement que ce vieil homme), j’avoue avoir été septique face à cette attitude.
Encore une fois, je ne dis pas que c’est impossible, mais j’ai été confrontée à l’immense majorité de personnes qui s’accrochaient comme n’importe qui à la vie, à ses souvenirs, à son corps. J’ai trouvé que ce livre romantisait les réalités de la vieillesse et ça m’a mis mal à l’aise. Les EHPAD ne sont pas des maisons de retraite lamda, elles accueillent des personnes complètement dépendantes médicalement parlant, qui n’ont en général plus de longues années à vivre.
Néanmoins, j’ai trouvé des citations magnifiques – comme celle-ci : « On s’accroche parfois trop à l’idée que l’on a de la normalité. Comme s’il n’existait aucune autre façon de vivre que celle des valides, des gens normaux […]. Depuis que je suis en chaise roulante, j’ai compris une chose : le vide qui se crée dans le corps, l’esprit le comble […]. Ce que la nature prend quelque part, elle le rend ailleurs ».
J’y ai aussi déniché une ou deux réflexions qui m’ont clairement aidé à y voir plus clair à propos de situations personnelles. Enfin la plume de l’auteur est vraiment belle et facile à lire. C’est clairement le genre de livre qu’on lit d’une traite (il ne fait en plus que 112 pages) !
Conclusion
En bref, une lecture qui touche un sujet un poil trop romantisé à mon goût mais qui est enrichi par de belles réflexions. L’écriture saura aussi vous embarquer facilement dans la pensée du vieil homme ! Si vous cherchez une lecture rapide, agréable et inspirante, alors ce livre est fait pour vous !

