
Résumé: Alou, chasseur de miel, se dirige vers les ruches sauvages d’un baobab. Circulant en 4×4, armés jusqu’aux dents, une bande d’islamistes radicaux foncent sur lui et font exploser le baobab sacré. Parmi les débris du baobab, Alou découvre, intacte, une statuette représentant une femme enceinte. Encouragé par son père, il se rend dans le pays Dogon présenter la statuette au sage du village, le hogon, respecté de tous pour sa culture. Le hogon reconnaît aussitôt cette Maternité rouge .
Elle est l’oeuvre, selon lui, du maître de Tintam, dont une première Maternité se trouve déjà au Louvre, au Pavillon des Sessions.
Pour le vieil homme, la sculpture, en ces temps de barbarie, sera plus en sécurité au Louvre, près de sa soeur, qu’ici, au Mali. Confier la statuette au musée parisien, c’est la mission d’Alou. Et pour la mener à bien, le jeune homme prendra tous les risques en traversant déserts et mers, en compagnie de migrants, ses soeurs et frères d’infortune.




Une maternité rouge retrace le destin hors du commun d’Alou, un jeune chasseur de miel. Laissant tout derrière lui, y compris sa famille, il ne part ni à cause de la guerre, de la famine ou de la violence des djihadistes. Sa mission, donnée par le hogon du village, est de traverser toute terre qui le séparera de la France pour confier au Louvre cette inestimable œuvre d’art datant du XIV ème siècle.
La BD traite de plusieurs sujets intéressants. Elle revient intelligemment sur le pillage du patrimoine artistique malien par l’Occident, quelques instants avant que le pays ne prenne son indépendance.
La question des migrants est aussi posée en retraçant le voyage ô combien dangereux du jeune homme. Violence, trafic humain, naufrage et misère ; l’auteur esquisse d’un trait franc toutes ces réalités propres à l’immigration.
Ce qui m’a sans doute le plus plu, c’est la mélancolie rendue par la palette de couleurs choisie. Les jeux d’ombres et de lumière contribuent à installer une ambiance sombre qui tranche avec le rouge qui teinte la maternité.
En bref pourquoi le lire ?
