Chers auditeurs, chères auditrices bonjour 😊 ! Je vous retrouve aujourd’hui pour une entrevue un peu spécial ! Parce que je ne sais pas vous, mais j’adore en découvrir plus sur le rapport aux livres des gens que je rencontre. Du coup, je m’étais dit que c’était une bonne idée de commencer par l’homme qui partage ma vie, en lui posant des questions sur le tome 1 d’une saga écrite par Daniel Pennac. Le tome 1 s’appelle « au bonheur des ogres »
Je dois d’ailleurs avouer qu’après la première lecture, je n’y ai rien compris. J’étais pourtant lecteur, c’est à dire que je lisais pas mal de bouquins, mais Daniel Pennac bouleverse les codes habituels de la lecture. Et pour le gamin de 13, 14 ans que j’étais, c’était très troublant. J’ai du le lire trois fois pour faire ma fiche de lecture, c’était très difficile. Et je crois me souvenir que ce n’était pas trop mal, ce que j’avais fait. M’enfin j’ai sué sang et eau.
Et puis je trouvais ce personnage tellement humain, tellement maladroit et tellement sensible… oui, il m’a toujours plu. Le deuxième personnage, c’est l’amoureuse de Benjamin Malaussène – qu’il appelle Tante Julia dans ce premier tome -. Elle est rousse, c’est une aventurière, elle aime le sexe et ne se laisse pas enfermer dans les représentations que les autres ont d’elle… Alors forcément, si je m’identifie à Benjamin, je suis amoureux de celle qu’il aime.
Ma passion pour la lecture, et notamment la lecture à voix haute, trouve un gros écho dans ce livre. J’ajoute que la critique sociale qui m’habite, le côté « notre monde est plein de manigances », doit certainement venir de ce bouquin. Et l’ouverture aussi, les opinions, les idéologies et toutes les différences qui font que l’être humain est humain : la culture, la vie personnelle, les milieux culturels…Tout ceci est présent, un peu comme dans la réalité et les personnages de Pennac évoluent dans un monde qui n’est pas clôs, où chaque particularité a sa place. Dans la mesure où il ne rompt pas le dialogue avec l’autre. En fait, je crois qu’il m’influence encore beaucoup ce bouquin.
Léa : Merci d’avoir répondu à toutes mes questions, j’espère que ça aura donné envie aux personnes qui nous écoutent de lire ce premier tome. En tout cas, pour ma part je l’écoute chaque soir puisque mon Chéri me fait la lecture ! (Mini bonus audio à la fin)

Comment s’est passée ta rencontre avec ce livre ?
« Je crois que j’étais en troisième. Ca remonte à lui, ça fait maintenant presque 30 ans ! La prof nous avait donné un devoir à faire et il fallait réaliser une fiche de lecture sur un livre au choix, mais je ne sais plus trop combien il y avait de titres. Et puis il n’y a rien qui m’intéressait, alors j’en ai pioché un au hasard, et je suis tombée sur ce roman qui ne m’inspirait, mais alors pas du tout !Je dois d’ailleurs avouer qu’après la première lecture, je n’y ai rien compris. J’étais pourtant lecteur, c’est à dire que je lisais pas mal de bouquins, mais Daniel Pennac bouleverse les codes habituels de la lecture. Et pour le gamin de 13, 14 ans que j’étais, c’était très troublant. J’ai du le lire trois fois pour faire ma fiche de lecture, c’était très difficile. Et je crois me souvenir que ce n’était pas trop mal, ce que j’avais fait. M’enfin j’ai sué sang et eau.
Comment en définirais-tu le genre ?
J’ai toujours de mal à définir, je préfère infinir (héhé). Mais là en plus je trouve ça plutôt complexe parce qu’il y a du policier – c’est ce qui me vient en premier à l’esprit quand j’entends ta question -, mais pour moi c’est pas un roman policier. On a une histoire familiale, un peu de spiritualité, des toutes petites touches d’érotisme, on a pas mal d’humour ; on voyage aussi dans les rues de Paris. On a des réflexions sociologiques et politiques, des références à l’histoire, à la littérature, mais globalement je le classerai quand même en policier. Mais d’un policier d’un genre particulier (bon, tu vois que je me contredis, mais c’est pas très grave. Note de Léa : j’ai l’habitude 🙂 !Qu’est-ce qui t’a plu dans cette histoire ?
Alors j’aime beaucoup les expressions de Daniel Pennac, toujours pleines d’humour décalé. Et puis le caractère absurde de ce qui arrive dans cette histoire. Ado, j’aimais aussi bien le côté ésotérique, j’ai toujours été attiré par les trucs spirituels. En fait, Pennac critique les penchants spirituels de ses personnages, tout en reconaissant qu’ils ont de la valeur. Et ça crée chez moi une dialectique que je trouve précieuse aujourd’hui. Donne-moi deux de tes personnages préférés et explique-moi pourquoi en quelques mots, sans spoiler de préférence ! Sans spoiler… OK ! Le premier, ça va pas t’étonner, c’est Benjamin Malaussène. Je me suis très vite identifié à lui. Pourtant, il est l’aîné d’une famille nombreuse et moi je vivais seul avec ma mère, ce qui a priori n’a pas grand-chose à voir. Mais bon, sa vocation de bouc émissaire vers qui on se tourne pour l’accuser de tous les maux, moi qui avait un gros cœur de victime et qui vivait avec une culpabilité sans cause, je dois avouer que ça me parlait beaucoup.Et puis je trouvais ce personnage tellement humain, tellement maladroit et tellement sensible… oui, il m’a toujours plu. Le deuxième personnage, c’est l’amoureuse de Benjamin Malaussène – qu’il appelle Tante Julia dans ce premier tome -. Elle est rousse, c’est une aventurière, elle aime le sexe et ne se laisse pas enfermer dans les représentations que les autres ont d’elle… Alors forcément, si je m’identifie à Benjamin, je suis amoureux de celle qu’il aime.
Que représente ce livre pour toi, aujourd’hui après tout ce temps à le relire ?
Je ne sais pas combien de fois j’ai lu ce livre, peut-être bien 14 fois. Et à chaque fois j’ai pris du plaisir. L’excitation est telle que j’ai du mal à ne pas le terminer. Je suis toujours impatient de tourner les pages, alors même que je connais déjà l’histoire. Alors qu’est-ce que ce livre représente pour moi… ? Déjà c’est sans doute mon plus vieux compagnon littéraire. Quand je le lis aujourd’hui, bien sûr j’éprouve de la nostalgie parce que mon adolescence est là, en filligrane. Mais pas seulement, il y a des traits de caractère qui n’ont pas changé chez moi. Même si je ne ressens plus cette culpabilité sans cause qui m’habitait quand j’étais jeune.Ma passion pour la lecture, et notamment la lecture à voix haute, trouve un gros écho dans ce livre. J’ajoute que la critique sociale qui m’habite, le côté « notre monde est plein de manigances », doit certainement venir de ce bouquin. Et l’ouverture aussi, les opinions, les idéologies et toutes les différences qui font que l’être humain est humain : la culture, la vie personnelle, les milieux culturels…Tout ceci est présent, un peu comme dans la réalité et les personnages de Pennac évoluent dans un monde qui n’est pas clôs, où chaque particularité a sa place. Dans la mesure où il ne rompt pas le dialogue avec l’autre. En fait, je crois qu’il m’influence encore beaucoup ce bouquin.
Léa : Merci d’avoir répondu à toutes mes questions, j’espère que ça aura donné envie aux personnes qui nous écoutent de lire ce premier tome. En tout cas, pour ma part je l’écoute chaque soir puisque mon Chéri me fait la lecture ! (Mini bonus audio à la fin)